Budapest, le 23 mai 2013
Au cours du débat portant sur la modification de la loi sur les églises, le Jobbik pour la troisième fois – après juin et décembre 2011- a demandé un vote nominalen vue de priver l’Eglise de la Foi de son statut d’église. Les deux tiers des parlementaires de la majorité et de l’opposition – tout comme les deux votes précédents – se sont prononcés contre cette motion.
Cette initiative du Jobbik entre dans le cadre d’une campagne de haine, et le vote qui s’est déroulé hier est contraire au principe de séparation des Églises et de l’Etat garanti par la constitution ainsi qu’aux dispositions figurant dans le texte actuel de la loi sur les églises règlant la suppression du statut d’église. Une église peut être radiée uniquement sur la proposition du gouvernement par le Parlement – de la liste figurant en annexe de la loi- et uniquement si l’activité de cette église a été jugée inconstitutionnelle par la Cour Constitutionnelle. Dans le cas présent, ce n’est pas le gouvernement mais l’extrême-droite parlementaire qui est à l’origine de la procédure et non la Cour Constitutionnelle, en se fondant sur ses propres motivations qui sont diffamatoires, mensongères, profondément insultantes vis-à-vis de l’église. Par cette action, le Jobbik a prouvé que ce parti n’est pas seulement raciste mais encore antireligieux, puisqu’il concentre ses attaques pas seulement contre les Juifs et les Roms, mais encore contre une église reconnue, l’Eglise de la Foi.
Le fait qu’une telle procédure, manifestement illégale puisse se dérouler pour la troisième fois dans le Parlement hongrois, nous conforte dans les critiques que nous avions auparavant formulées à l’encontre de la loi sur les églises: le transfert des attributions liées à la reconnaissance et à la suppression du statut d’église des tribunaux au parlement entraîne la dépendance politique et l’insécurité juridique. Il n’existe aucune garantie qui nous prouve qu’un abus des attributions politiques ne peut avoir lieu. S’il existait une telle garantie, cela ne se produirait pas qu’une motion parlementaire manifestement illégale, et constituant une attaque ouverte – et qui n’a même pas reçu le tiers des voix de la commission des droits de l’homme- puisse être débattue en séance plénière et donner lieu à un vote, il n’arriverait pas non plus que la question de l’existence d’une église puisse se poser.
Ce qui vient de se passer nous prouve que même les églises reconnues sont sujettes à des harcèlements politiques*. Notre église attire de nouveau l’attention sur le fait que la paix sociale et la sécurité juridique seraient plus efficacement desservies si le droit protégeait le statut et le fonctionnement des églises.
*En Hongrie, suite à l’adoption d’une nouvelle loi sur les églises en 2011, 66 communautés religieuses ont perdu leur statut d’église que le Parlement doit désormais accorder sur la base d’un vote à la majorité des deux-tiers.
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